Comment agir afin de renforcer l’engagement politique et les mesures prises en vue d’investir à l’appui du principe « Une seule santé » pour prévenir les menaces communes qui pèsent sur la santé et le bien-être des humains, des animaux, des végétaux et de l’environnement ?
Le sujet était au centre de la huitième campagne annuelle de la Journée « Une seule santé » ce 03 novembre 2023, pour attirer l’attention de la communauté internationale sur l’importance que revêt ce principe, qui a pour ambition de comprendre l’incidence de ce que les humains font et des politiques qu’ils adoptent sur la santé des animaux et de l’environnement. La Journée « Une seule santé » offre à chacune et à chacun l’occasion d’en apprendre davantage sur les liens qui unissent la santé des animaux, des humains, des végétaux et de l’environnement.
L’occasion pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS) associée aux organisations à assise communautaire de lancer un appel aux dirigeants du monde à s’engager pour « Une seule santé » qui a fait ses preuves en matière d’établissement de politiques générales et de collaboration intersectorielle lorsqu’il s’agit de prévenir l’apparition et la réapparition de zoonoses et de maladies à transmission vectorielle, de garantir la sécurité sanitaire des aliments et de maintenir une production alimentaire durable, de faire reculer les infections résistantes aux antimicrobiens et d’aborder des questions environnementales pour améliorer collectivement la santé humaine, animale et environnementale.
Le principe « Une seule santé » ouvre des perspectives de mobilisation de l’ensemble de la société, permettant ainsi, aux vétérinaires, aux médecins, aux épidémiologistes, aux spécialistes de la santé publique et des espèces sauvages, aux dirigeants communautaires et à des personnes issues de secteurs variés de décloisonner leurs actions de faire face aux grandes menaces qui pèsent sur la santé.
Les interventions relevant du principe « Une seule santé » ne se contentent pas Au-delà de sauver des vies et de promouvoir le bien-être, le principe « Une seule santé » sont susceptibles de rapporter au minimum 37 milliards de dollars des États-Unis (USD) par an à la communauté internationale, selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de la Banque mondiale.
« Une démarche “Une seule santé” a du sens d’un point de vue sanitaire et économique et elle relève du bon sens. De toute évidence, nous ne pouvons protéger et promouvoir la santé des humains qu’en protégeant et en promouvant celle des animaux et de la planète dont toute vie dépend. Nous nous réjouissons du consensus qui se dégage dans le monde autour du principe “Une seule santé” et nous avons la ferme intention d’aider les pays à le transposer en actions qui font la différence », indique le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.
Les répercussions sanitaires de la crise climatique, de la pollution de l’eau, de la sécurité sanitaire des aliments et de la multiplication des flambées épidémiques comptent parmi les plus grandes difficultés auxquelles l’humanité et la planète se heurtent de nos jours. Ainsi, la pollution atmosphérique tue chaque année 7 millions d’êtres humains et entraîne des pertes de l’ordre de 3 000 milliards USD. Les problèmes liés à la résistance aux antimicrobiens coûtent pour leur part la vie à 5 millions de personnes par an, et les pertes économiques en résultant devraient atteindre 100 000 milliards USD d’ici 2050. Selon les estimations, 6 millions de personnes avaient perdu la vie en 2022, fauchée par la COVID-19, une maladie récente qui avait, en outre, entraîné plus de 3 500 milliards USD de pertes pour l’économie.
Le principe « Une seule santé » propose une solution pérenne pour le vivre-ensemble sur cette planète et l’on peut y voir un mode de vie. Chaque personne peut, à son niveau, apporter une contribution sous bien des formes : en veillant à ce que les espèces sauvages conservent leur habitat naturel et en refusant de participer à leur commerce ; en observant jusqu’au bout les traitements antibiotiques prescrits par des professionnels de la santé ; en ayant des habitudes saines avec ses animaux domestiques et en veillant à ce qu’ils soient vaccinés ; en évitant les modes de transport à forte émission de carbone et en s’efforçant de marcher ou de prendre le vélo pour les déplacements courts – autant d’actions qui peuvent aider. Tout le monde à un rôle à jouer dans le principe « Une seule santé ».
La Journée « Une seule santé », organisée chaque année le 3 novembre, est le fruit d’une campagne internationale coordonnée par la One Health Commission, la One Health Initiative et la One Health Platform Foundation. Elle a pour objectif d’attirer l’attention dans le monde entier sur la nécessité des interactions « Une seule santé » et de faire en sorte que la communauté internationale les voie à l’œuvre.
Moussa KEITA
