Crise du personnel sanitaire : un statut particulier pour l’intégration des médecins spécialistes à la fonction publique.
Le Collectif des Médecins Guinéens Spécialistes et en Spécialisation (COMES-FOP), a manifesté sa volonté d’intégrer la fonction publique via étude de dossiers, en lieu et place du concours. C’est dans un mémorandum, présenté lors d’une conférence de presse animée ce lundi, que le collectif a adressé des plaidoiries au Chef de l’État, soulignant la pénurie critique des spécialistes dans de nombreuses disciplines médicales.
À en croire les conférenciers, l’écart entre la demande des médecins spécialistes et la disponibilité de ceux-ci est énorme dans les structures sanitaires. Cela est dû aux difficultés que rencontrent ces derniers à leur intégration dans la fonction publique.
Pour palier à ces difficultés, le collectif sollicite l’application du statut particulier pour intégrer les médecins spécialistes dans la fonction publique.
«Nous plaidons pour l’intégration à la fonction publique par étude de dossiers, et non par voie de concours parce qu’il y a un manque criard de médecins spécialistes en Guinée. Face à ce constat, nous pensons c’est une opportunité que nous offrons à notre chère patrie. Nous nous sommes basés sur les statuts particuliers du personnel de santé, qui dit en son article 17, que les spécialistes sont recrutés sur titre.
Il doit avoir en principe, une commission nationale de recrutement qui sera instituée au niveau du ministère de l’enseignement supérieur qui s’occupe de l’étude du dossier des spécialistes dans le domaine médical qui parle de l’intégration des spécialistes à la fonction publique, il n’y a donc pas d’ambiguïté», déclare Alpha Kabinè Keita, membre du collectif.
Les médecins spécialistes, ayant suivi une formation avancée et spécialisée, jouent un rôle essentiel dans la prise en charge des affections complexes et des besoins de soins spécifiques de nos patients. Vivants pour la plupart à l’étranger, ces médecins disent être prêts à quitter leur pays de formation et revenir pour servir la Guinée, mais, à condition, qu’ils soient intégrés à la Fonction Publique sans aucun concours.
«Un médecin spécialiste a un BAC+ 12 minimum. Si vous regardez le nombre de concours qu’ils effectuent avant de se spécialiser, vous ne direz pas qu’ils ont peur. Nous n’avons pas peur et nous ne quémandons pas. Nous venons pour offrir l’opportunité, parce que notre pays se trouve dans un besoin crucial, dont il faut soulager nos concitoyens», ajoute Dr Abou KOUROUMA, chargé de communication du collectif.
Dans sa vocation à servir la Nation, ce collectif de 367 médecins dresse des recommandations aux autorités sanitaires du pays. Il s’agit entre autres :
«Le recrutement des membres du collectif pour rehausser le niveau de prise en charge dans nos hôpitaux régionaux pour 2024. Règlementer le recrutement systématique des médecins spécialistes après la formation. Faire un audit ressource humaine dans les hôpitaux de Guinée en vue de doter les structures d’agents de santé qualifiés et suffisants.
Encourager la formation des médecins vers d’autres spécialisations médicales. Mise en
place d’un programme national de développement des hôpitaux régionaux», souligne-t-il.
Mariam KANTE