VIH/SIDA : Conakry, l’épicentre de l’épidémie en Guinée (rapport 2022 l’ONUSIDA).

Chaque année, le 1er décembre, le monde entier commémore la Journée mondiale du sida. Les populations du monde entier s’unissent pour apporter leur soutien aux personnes vivant avec le VIH et affectées par le virus, et pour se souvenir de ceux qui ont perdu la vie à cause du sida.

A une semaine de cette journée, Le Comité  national de lutte contre le VIH-SIDA s’active à vulgariser le rapport 2022 de l’ONUSIDA sur la riposte contre cette maladie. Il a animé ce mercredi 22 novembre 2023, une conférence de presse qui a mobilisé plusieurs hommes de média  à la maison de la presse.

Il s’agit selon Dr Abass Diakité, secrétaire exécutif du CNLS, d’un rapport qui traite de la gestion du virus dans le monde, notamment des progrès accomplis en Afrique.

« Il y a d’énormes progrès qui ont été faits mais le SIDA n’est pas fini. Il y a la technologie qui a beaucoup avancé, on a passé de plus de 22 comprimés à 1 seul comprimé aujourd’hui pour les patients. Il y a le test de dépistage simplifié pour rapidement connaître son état sérologique. Les nouvelles infections ont diminué de 49% depuis le pic de 1995 à aujourd’hui. Aujourd’hui le sous-traitement de l’ARD dans le monde et la mortalité a diminué à 51% depuis 2010. Mais le sida n’est pas fini. On fait ce progrès et on ne doit pas oublier ce qu’on fait pour arriver à ce résultat aujourd’hui. Parce qu’on parle de l’épidémie ce qui reste à faire est beaucoup plus que ce qu’on a fait. Le sida n’est pas fini et aujourd’hui nous avons des nouvelles infections dans le monde on peut compter 360 mille par an en 2022 et 630 décès dans le monde 1 décès par minute. Il est possible aujourd’hui de mettre fin au VIH/SIDA dans le monde », a indiqué Dr Abass Diakité, secrétaire exécutif du CNLS.

Poursuivant, Dr Diakité révèle  que courant 2022, la Guinée a connu une baisse du taux de prévalence du VIH/SIDA, passant ainsi de  1,7% à 1,5 %  à date.

« C’est un indicateur phare en matière de lutte contre le sida en Guinée. Le nombre de personnes vivants avec le VIH/SIDA en Guinée est de 126 mille et 1,6% chez les femmes et 1,3% chez les hommes en Guinée. Actuellement, la région de Conakry est la région la plus affectée à cause de son caractère cosmopolite, Conakry est suivie par la région de Boké à cause de la prolifération des sociétés minières dans la zone, après Kankan, N’zérékoré et autres. Une personne qui est sous traitement de l’ARV si elle suit correctement son traitement durant 6 mois ou 1 an, vous allez trouver que la charge virale SIDA est indétectable et si la charge virale est indétectable ça a beaucoup d’avantages. Si c’est une femme par exemple, cela veut dire que, cette femme a la latitude de se marier, de fonder un foyer, faire des enfants sans contaminer son conjoint et ses enfants du SIDA. Deux cent trente-six (236) sites de prise en charge des malades du VIH/SIDA en Guinée. 127 mille malades et 86 Mille sont sous traitement en Guinée donc 95% sont prises en charge déjà », a-t-il ajouté.

Le Directeur pays ONUSIDA en Guinée, le Dr Job SoGbohan a pour sa part, affirmé que depuis 2010, la mortalité a diminué de 51%.

« Il y a quatre causes à retenir sur ce rapport. Le premier point à retenir c’est qu’il y a d’énormes progrès qui ont été faits mais le Sida n’est pas vaincu. La révolution des ARV qui permet de maintenir en vie même si ça ne guéri pas le sida mais qu’on vit normalement pour ceux qui sont sous traitement. Il y a la technologie aussi qui a beaucoup avancé, aujourd’hui on n’a pas plus de 20 comprimés, on a un seul comprimé pour les patients. Le sida n’est pas fini… ce qui reste à faire est encore plus que ce qu’on a déjà fait. Le sida fait 630.000 décès dans le monde ce qui veut dire un décès par minute. Le deuxième point à retenir est qu’il est possible aujourd’hui de mettre fin au VIH-SIDA. Le rapport nous a indiqué que 5 pays Africains n’ont pas mis fin mais ils ont atteint les objectifs des trois 95. Ces pays sont : le Botswana, le Swaziland, la République fédéré de Tanzanie, le Zimbabwe et le Rwanda. Ces autres pays dans le monde dont 8 en Afrique sont sur la voie et vont atteindre ces trois 95 sous peu. Le troisième point qu’il faut retenir, c’est que ce rapport indique la voix à tous les pays pour mettre fin à l’épidémie du VIH-SIDA comme problème de santé publique d’ici 2030. La première des choses à faire c’est un leadership fort à tous les niveaux du sommet de l’État jusqu’à la population à la base passant par les partenaires, les autorités politico-administratives que sanitaires, les communautaires, les religieux etc. Le quatrième point c’est qu’il faut renforcer les communautaires. Il faut maintenir ce rôle légendaire que les communautés ont joué pour qu’on n’ait tous les progrès. Au début on disait que le sida est au sud et les médicaments sont au nord, c’est les communautaires qui nous ont permis de ramener ces médicaments », a-t-il lancé.

Sekou KÉITA.