Infertilité : statistiques, causes et traitements disponibles avec Dr Mauro Mandjouf Sidibé.

Dans le monde, plus de 186 millions de personnes sont touchées par cette pathologie qui est une affection du  système reproducteur masculin ou féminin définie par l’impossibilité d’aboutir à une grossesse après 12 mois ou plus de rapports sexuels non protégés réguliers. Selon une étude menée par les spécialistes, en général, 30% des stérilités viennent des femmes et trente (30%), des hommes. Les femmes et les femmes se partagent les trente autres pourcent (30%). Les dix autres pourcents (10%) de cas révèlent qu’il n’y a pas de problème physique qui empêcherait la fécondation.

En Guinée, malgré le fait  que plusieurs couples soient touchés par la pathologie, le pays peine à disposer de données pour mesurer la prévalence du phénomène. Aussi, généralement dans la conscience collective de la majorité des populations, l’incapacité de pouvoir procréer de façon naturelle serait de la seule et l’unique responsabilité de la femme.  Ce que rejette le gynécologue Dr Mandiouf Mauro Sidibé qui estime pour sa part qu’un certain nombre de facteurs différents, tant dans le système reproducteur masculin que féminin, peuvent être à l’origine de l’infertilité.

« Les gens ont tendance à croire que lorsqu’un couple est stérile c’est souvent les femmes et, vous voyez dans certains couples, le mari abandonne son épouse parce qu’elle ne fait pas d’enfants. Il épouse une voire deux autres sans résultat. Après le divorce, ces femmes quand elles vont ailleurs, elles ont des grossesses. Le problème de stérilité, c’est un problème de couple, il faut insister là-dessus dont les causes sont diverses. Il y a certaines maladies telles que le diabète par exemple qui peuvent entrainer l’infertilité. Ensuite, il y a les causes liées aux femmes qui peuvent être d’origines ovariennes, tubaires, cervicales, ou autre »,  explique le gynécologue Dr Mandiouf Mauro Sidibé.

Aux dires des spécialistes en gynécologie, l’infertilité peut être liée à plusieurs facteurs environnementaux.

« La pollution, par exemple, ceux qui travaillent dans les milieux où il y a des pesticides où il y a des peintures, des vernis, tout cela est connu. Il y a aussi des régimes alimentaires, le tabac, l’alcool. Tout cela constitue des facteurs occasionnant l’infertilité. Il faut également éviter les infections génitales une fois que l’activité génitale a commencé. Il faut les éviter puisse que ceci peut conduire à la stérilité », ajoute Dr Mandiouf Mauro Sidibé.

Avec l’évolution de la science et de la technologie, plusieurs couples bien qu’ils  soient stériles, ont la possibilité de faire des enfants en faisant recours à l’assistance médicale à la procréation (PMA). Cette technique scientifique qui comprend l’insémination, la fécondation in vitro (FIV) et l’injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI). Les deux dernières techniques permettant aux médecins de faire une fécondation en dehors du corps de la femme précise le gynécologue Dr Mandiouf Mauro Sidibé.

« Nous, nous allons faire cette étape en dehors de l’organe de la mère en prenant nous-même l’ovule de la mère qu’on met dans un petit récipient avec les spermatozoïdes de l’homme, et lorsqu’on obtient un embryon, on va le placer dans le ventre de la mère. C’est ce qu’on appelle le bébé éprouvette. C’est une technologie très avancée, mais en Guinée, cette année qu’on est parvenu à réaliser cela. La PMA regroupe des techniques modernes qui permettent de traiter la stérilité. La diminution de la fertilité peut être traitée autrement en dehors de la PMA. Là, nous passons par les traitements médicaux ou chirurgicaux simples. Exemple, celui d’une infection ou l’opération d’un fibrome ou autre pathologie organique gênant l’implantation de l’œuf. Les femmes qui ne sont pas stériles mais hypofécondes peuvent bénéficier de traitement simple. Par contre, celles qui sont stériles par exemple avec les deux trompes complètement bouchées, on ne peut la traiter qu’en passant par la procréation médicalement assistée » explique le médecin.

Ne plus laisser la place à la panique dans les couples infertiles, cette technique de fécondation scientifique est bien possible chez la femme et chez l’homme, rassure le gynécologique Mauro Mandiouf Sidibé.

« Un homme qui n’a pas de spermatozoïdes dans son sperme est stérile. Pour le traiter, nous sommes obligés de passer par la PMA. S’il a des spermatozoïdes, qui sont dans les testicules qui ne peuvent pas être excrétés, on va aller prélever par biopsie, c’est-à-dire, prendre du tissu testiculaire dans lequel, on recherche le spermatozoïde pour l’injecter directement dans l’ovule de la femme hors de son corps. Une fois l’embryon obtenu, on le place dans l’utérus de la femme. C’est l’ICSI, dernière technique de la PMA après l’insémination qui consiste tout simplement à injecter le sperme préparé de l’homme dans l’utérus de la femme dans les cas de barrière cervicale. La fécondation in vitro (FIV) classique consiste à mettre l’ovule de la femme en présence d’un nombre suffisant de spermatozoïdes et attendre qu’un seul pénètre pour donner l’embryon qu’on va placer dans l’utérus. L’ICSI a fait évoluer le traitement de la stérilité masculine qui était impossible lorsque les maris n’arrivaient pas excréter leurs spermatozoïdes », révèle Dr Mauro Mandiouf Sidibé

Dabola Barry