Cinq milliards de personnes exposées aux effets des acides gras trans à l’origine de maladies cardiaques.

En dépit des progrès réalisés, 5 milliards de personnes dans le monde restent exposées aux effets dévastateurs des acides gras trans qui augmentent le risque de maladie cardiaque et de décès. C’est l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a lancé l’alerte dans un nouveau rapport de situation publié au début de la semaine.
A en croire l’institution, l’objectif mondial de l’élimination complète de ces composés en 2023 n’est pas réalisable pour le moment. Selon elle, les acides gras trans de production industrielle se trouvent couramment dans les aliments préemballés, les produits de boulangerie, les huiles de cuisson et les pâtes à tartiner. Ce qui, selon les responsables de l’OMS provoque chaque année dans le monde, pas moins de 500 000 décès prématurés dus à une maladie coronarienne.
« Les acides gras trans n’ont aucun avantage connu et présentent des risques énormes pour la santé qui entraînent des coûts énormes pour les systèmes de santé. En revanche, l’élimination des acides gras trans est une mesure rentable qui présente d’immenses avantages pour la santé. Pour dire les choses simplement, les acides gras trans sont un produit chimique toxique qui tue et qui ne devrait pas se trouver dans les aliments. Il est temps de s’en débarrasser une fois pour toutes », a déclaré le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Le rapport indique que, 9 des 16 pays qui enregistrent le taux estimatif le plus élevé de décès par maladie coronarienne dus à la consommation d’acides gras trans n’ont pas de politique conforme aux meilleures pratiques. C’est pourquoi, les acteurs engagés dans la lutte contre les acides gras, appellent les gouvernements au respect des critères établis en matière d’élimination des acides gras.
« Les progrès dans l’élimination des acides gras trans risquent de s’essouffler, alors que ces substances continuent de tuer. Chaque gouvernement peut mettre fin à ces décès évitables en adoptant dès maintenant une politique fondée sur les meilleures pratiques. Le jour où les acides gras trans cesseront de tuer n’est pas loin, mais les gouvernements doivent agir pour mettre fin à cette tragédie évitable », lance le Dr Tom Frieden, Président-Directeur général de l’organisation Resolve to Save Lives.
Il faut rappeler que c’est en 2018 que l’OMS a appelé pour la première fois à cesser la production industrielle d’acides gras trans partout dans le monde, en fixant pour objectif leur élimination en 2023. Aujourd’hui, la couverture de la population par des politiques inspirées des meilleures pratiques a presque sextuplé. Quarante-trois pays appliquent désormais les meilleures pratiques recommandées pour supprimer les acides gras trans dans les aliments, et 2,8 milliards de personnes dans le monde sont protégées.
Billy Nankouman CONDÉ