4 milliards de dollars américains pour la sécurité sanitaire en Afrique.
L’Afrique, depuis des décennies est et reste confronter aux épidémies de choléra, de rougeole, de fièvre jaune, de méningite à méningocoque, de grippe et de fièvres hémorragiques virales. En renforçant la vaccination de routine, elle est toujours parvenue à circonscrire ces maladies. Avec l’apparition de la COVID-19 et ses effets dévastateurs qui ont mis en dure épreuve les systèmes de santé très fragiles du continent, l’Afrique doit se réinventer et se doter de mécanismes plus adaptés à même de faire face aux graves crises sanitaires.
Plus que jamais préoccupés par la santé des populations, les ministres africains de la santé en marge de la soixante-douzième session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à Lomé, au Togo, ont adopté ce jeudi 25 août, une nouvelle stratégie visant à transformer la sécurité sanitaire et la riposte aux urgences dans la Région au cours des huit prochaines années. Cette synergie des pays africains qui vise à réduire les impacts sanitaires et socioéconomiques des urgences de santé publique, était une nécessité a fait savoir l’OMS.
« La COVID-19 rappelle à la Région africaine la nécessité d’accorder la priorité à la construction de systèmes de santé résilients capables de fournir des soins de santé de qualité tout en faisant face à des urgences de santé publique. Il y a de plus en plus de prise de conscience de la montée de la menace que représentent les urgences sanitaires pour les économies du monde et les sociétés. Ceci souligne la nécessité d’une approche « Une seule santé » et d’investir dans la prévention et la préparation à ces urgences. En investissant maintenant, nous pouvons prévenir un effondrement économique et social dans le futur », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
En adoptant cette stratégie, les États Membres ont convenu d’atteindre, d’ici à 2030, 12 objectifs qui renforceront leurs capacités à prévenir, à se préparer, à détecter et à répondre aux urgences sanitaires. Ainsi, 80 % des États membres doivent disposer d’un financement prévisible et durable de la sécurité sanitaire, 90 % doivent mobiliser une réponse efficace aux urgences de santé publique dans les 24 heures suivant leur détection et tous les pays doivent disposer de 80 % de districts sanitaires dotés de programmes fonctionnels de prestation de services et de programme d’amélioration de la qualité.
Pour la réalisation de cette initiative, l’OMS estime que quatre milliards de dollars américains, provenant de sources internationales et domestiques, sont nécessaires chaque année pour entièrement financer les principales capacités de sécurité sanitaire dans la Région et mieux se préparer à la prochaine pandémie. Ce qui représente environ 3 dollars par personne et par an.
Les États Membres se sont déjà accordés à faire preuve de volonté politique et à fournir un leadership technique, à mobiliser des ressources domestiques et externes, à fournir les ressources humaines et logistiques adéquates pour mettre en œuvre la stratégie, ainsi qu’à renforcer le mécanisme de coordination « Une seule santé » et les capacités aux niveaux national et décentralisé.
Billy Nankouman CONDÉ