La journée mondiale contre l’hépatite: La Guinée célèbre la journée en différé sur fond d’interpellations.
La communauté internationale célèbre la journée mondiale contre l’hépatite le 28 juillet de chaque année. Les autorités sanitaires de la république de Guinée quant à elles, ont commémoré cette journée en différé, ce mercredi 24 août 2022, sous le thème « Rapprocher les soins de l’hépatite des communautés ». C’est Khaité Sall, cheffe de cabinet du ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique qui a présidé la cérémonie déroulée à l’hôpital Ignace Deen.
L’hépatite, de l’avis des spécialistes de cette pathologie, est une inflammation du foie due à un virus (virus de l’hépatite A, B, C, D et E) pouvant être à l’origine de différentes pathologies, dont le cancer et la cirrhose du foie. Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS) plus de 325 millions personnes vivent dans le monde avec une infection chronique par le virus de l’hépatite B et/ou C et pour la plupart, le dépistage et le traitement restent hors de portée.
Le pays manque de données précises et fiables sur cette maladie. Mais les autorités sanitaires en se basant sur le taux de prévalence élevé de l’hépatite virale B en Guinée, estiment à ce jour de 8 à 14%, ce malgré les efforts de lutte contre la maladie, la Cheffe de cabinet a, invité partenaires et communautés à se mobiliser afin de freiner l’évolution de l’hépatite virale dans le pays.
« Mieux vaut prévenir que guérir », alerte-t-elle.
Tout en réitérant l’appui des partenaires à la Guinée, le représentant de l’OMS à cette cérémonie, Dr. Sirman Camara a rappelé que son institution ainsi que tous les autres partenaires se tiennent debout auprès de la Guinée pour éradiquer la pathologie. Il a tout de même déploré le fait qu’en Afrique, seulement 6% des bébés reçoivent une dose du vaccin anti-hépatite à la naissance alors que des vaccins capables de sauver des centaines de milliers de vies sont disponibles.
« L’OMS recommande aux pays de se doter de politiques et stratégies nationales de lutte contre les hépatites. En outre, il est conseillé aux pays de rendre opérationnel leurs stratégies nationales afin de s’inscrire dans la dynamique de l’objectif mondial d’éradication de l’hépatite virale ».
Pour Dr Laye Kaba, coordinateur par intérim du Programme national de lutte contre le VIH-SIDA, le Paludisme et les Hépatites, le choix du thème concourt à inciter les populations à accepter d’aller dans les services de santé pour faire des tests de dépistage.
« le thème Rapprocher les soins de l’hépatite ou le dépistage au sein de la communauté, est une interpellation faite aux dirigeants, aux responsables administratifs et responsables sanitaires à procéder à un plaidoyer fort auprès des institutions, auprès du gouvernement pour au moins accorder une part importante du budget national à la riposte contre l’hépatite virale».
Déjà dans un plaidoyer intitulé « accès universel au traitement de l’hépatite en Guinée », rendu public le 28 juillet dernier, le Président de SOS Hépatites Guinée, Dr Aboubacar N’djouryah Diallo, Pr en hépato gastroentérologie, appelait les autorités du pays, notamment le président de la république à un engagement résolu de sa part pour déclarer officiellement l’hépatite virale un problème de santé publique majeure en Guinée et de mettre en place et financer un comité national restreint de lutte contre l’hépatite virale, composé de spécialistes des maladies du foie et épidémiologistes honnêtes et patriotes pour une meilleure prise en charge des patients.
Mariam KANTE