La Drépanocytose : les ministres de la santé de l’Afrique lancent une campagne contre la maladie.
La drépanocytose est une maladie héréditaire liée à une anomalie de l’hémoglobine. C’est la maladie génétique la plus répandue dans la Région africaine de l’OMS. Dans bon nombre de pays, une proportion de 10 % à 40 % de la population est porteuse d’un gène drépanocytaire, et l’on estime par conséquent à au moins 2 % le taux de prévalence de la drépanocytose dans ces pays.
Plus de 66 % des 120 millions de personnes touchées par la drépanocytose dans le monde vivent en Afrique. Chaque jour, un millier d’enfants y naissent avec cette maladie, ce qui en fait la maladie génétique la plus répandue dans la Région. Plus de la moitié de ces enfants mourront avant l’âge de cinq ans, généralement des suites d’infection ou d’anémie grave.
Comment inverser cette tendance ? Le sujet focalise toutes les attentions à la soixante-douzième session du comité régional de l’organisation mondiale de la santé pour l’Afrique où, les ministres africains de la santé ont lancé Ce mardi 23 août, une campagne visant à intensifier la sensibilisation, à renforcer la prévention et les soins afin de réduire le nombre de cas de drépanocytose, l’une des maladies les plus courantes dans la Région mais qui ne bénéficie pas de l’attention requise.
La drépanocytose de l’avis des spécialistes, est une maladie sanguine héréditaire qui raccourcit la survie des globules rouges et provoque une anémie. Elle est souvent appelée anémie falciforme. Le faible taux d’oxygène dans le sang et le blocage des vaisseaux sanguins chez les personnes atteintes de drépanocytose peuvent provoquer des douleurs extrêmes dans le dos, la poitrine, les mains et les pieds, ainsi que de graves infections bactériennes selon les médecins.
Cette maladie est responsable de plus de 200 000 décès par an en Afrique, selon l’organisation Drep Afrique. La charge de la drépanocytose résulte du peu d’efforts consentis dans la lutte contre cette maladie. De nombreux établissements de santé publique ne disposent pas de services de prévention, de dépistage précoce et de soins de la drépanocytose. L’insuffisance de personnel et l’absence de services dans les établissements de santé de niveau plus bas entravent également la mise en place d’une riposte efficace à la maladie.
La campagne lancée à la faveur de la soixante-douzième session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique, vise à renforcer la volonté et l’engagement politiques ainsi que les ressources financières pour la prévention et le contrôle de la drépanocytose dans toute la Région. Elle entend également sensibiliser le public à la maladie dans les écoles, les communautés, les établissements de santé et dans les médias, et plaider en faveur du renforcement des systèmes de santé pour garantir la qualité et la continuité des services, ainsi qu’un accès équitable aux médicaments et aux outils innovants.
« La plupart des pays africains ne disposent pas de ressources nécessaires pour fournir des soins complets aux personnes atteintes de la drépanocytose, malgré la disponibilité d’interventions avec un bon rapport coût/efficacité pour la prévention, le diagnostic précoce et la prise en charge de cette maladie. Nous devons mettre en lumière cette maladie et contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes qui en sont atteintes », a indiqué la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
L’Organisation mondiale de la santé a dénoncé le manque de programmes de dépistage et de surveillance des nouveau-nés et de statistiques précises et fiables sur cette maladie dans la Région. En outre, elle révèle que la plupart des enquêtes nationales sur la population ne prévoient pas de collecte des données sur la drépanocytose. Ce qui selon l’institution onusienne, ont un impact négatif sur la priorisation et l’allocation des ressources pour la maladie.
« Nous ne pouvons plus ignorer le lourd fardeau que représente la drépanocytose. Nous devons faire plus pour améliorer l’accès au traitement et aux soins, y compris le soutien psychologique et le dépistage néonatal. Pour cela, nous devons nous assurer que les programmes sont décentralisés et intégrés aux services fournis aux communautés, ainsi qu’au niveau des soins de santé primaires », a déclaré la Dre Moeti.
Billy Nankouman CONDÉ