Le système de santé guinéen: le diagnostic du ministre de la santé après l’immersion gouvernementale
A la faveur des conférences de presse initiées sur l’immersion gouvernementale à l’intérieur du pays, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, était face aux médias ce lundi 04 juillet 2022.
À l’image de plusieurs autres membres du gouvernement, Dr Mamadou Péthè Diallo a fait l’état des lieux du système santé guinéen. De la santé maternelle en passant par les médicaments et la gestion des structures sanitaires, le ministre Mamadou Péthè Diallo a fait savoir que les défis auxquels le système de santé guinéen est confronté sont énormes et exigent de grandes et profondes réformes.
Selon lui, « il y a énormément de défis à relever. Parmi eux, nous avons trouvé dans la plupart des préfectures que nous avons visitées une infrastructure de santé dans la majorité vieillissante. Je prends les quatre hôpitaux régionaux qui sont dans les capitales régionales de nos régions naturelles. Les régions de Kankan, de N’Zérékoré, de Labé et de Kindia continuent encore de fonctionner dans des structures qui datent de la période coloniale. (…) Un hôpital qui est mis en place pour servir 20 à 51 personnes est devenu étroit et manque de capacités opérationnelles pour servir une population ».
Poursuivant son exposé, le ministre de la Santé a évoqué que l’autre défi non du moindre reste lié à la problématique du personnel de santé. « Nous avons quand même des médecins, des infirmiers et des sages-femmes qui sont bien formés. Nous avons connu ces dernières années une sorte de pléthore et d’inflation des structures de formation sans que nécessairement le mécanisme de contrôle de qualité ne suive. Mais dans la majorité, nous avons le personnel qui est capable de fonctionner. Malheureusement, la mesure d’accompagnement qui vise à créer les conditions pour que ce personnel soit affecté au niveau des structures les plus éloignées n’est pas là. Nous nous retrouvons dans une pléthore de personnel à Conakry et de manque de personnel à la périphérie. C’est un grand problème », a-t-il expliqué.
Le ministre Péthè Diallo a également abordé l’éternelle question d’infrastructures : « Certaines de nos infrastructures ne sont pas achevées. D’autres sont dans des conditions presque irréparables. Nous sommes en train de nous orienter vers une correction. Nous avons identifié 15 structures qui ont déjà été achevées à près de 80%. Nous avons mis l’accent sur ça et nous allons les finir, les équiper et les mettre à la disposition de notre population et y inclus l’hôpital national Donka ».
Cette opération de compte rendu sur l’immersion gouvernementale à l’intérieur du pays à la presse nationale fut également une occasion pour le ministre de la santé de faire des annonces.
« La construction de quatre nouveaux hôpitaux régionaux sont en cours. Ces derniers auront pour vocation d’être au même titre que les CHU de Donka et d’Ignace Deen et fonctionneront avec un plateau de service moderne. Ces hôpitaux régionaux serviront également de lieux de formation et d’encadrement des étudiants en cycle de formation et des médecins en cycle de spécialisation. Les cliniques privées illégales et sauvages seront fermées pour construire des centres de santé pour les populations » a-t-il lancé.
Le ministre Péthè a mis à profit cette rencontre avec les journalistes pour dénoncer la gestion des médicaments en Guinée. Il dira en substance que la Guinée possède les médicaments les plus chers en Afrique de l’Ouest.
« Pour le même produit, nous payons trois fois de plus que certains pays africains. Nous avons décidé de nous attaquer à cette question en rationalisant l’importation pour contrôler les médicaments et en créant les conditions pour que les pharmaciens et les grossistes puissent travailler dans de bonnes conditions pour importer des médicaments », a promis Mamadou Pethé Diallo.
Billy Nankouman CONDÉ