Journée mondiale contre le SIDA : Confier le leadership aux communautés.

Chaque journée mondiale de lutte contre le sida est dédiée à un thème particulier.

Cette année, le thème  est « Confier le leadership aux communautés », histoire de mettre l’accent sur le rôle des populations vulnérables dans l’élaboration de la riposte au VIH aux côtés des décideurs politiques et des autorités sanitaires.

L’ONU estime qu’il est toujours possible de mettre fin à l’épidémie de Sida d’ici 2030, mais seulement si l’on donne les moyens et la reconnaissance à ceux qui sont sur la ligne de front.

« Les communautés du monde entier ont montré qu’elles étaient prêtes, disposées et capables d’ouvrir la voie. Elles ont néanmoins besoin de voir disparaître les obstacles qui entravent leur travail et de disposer des ressources adéquates. Trop souvent, les communautés sont traitées par les décideurs et les décideuses comme des problèmes à gérer, au lieu d’être reconnues comme des leaders et de recevoir un soutien à ce titre », a déclaré la directrice de l’Onusida, Winnie Byanyima.

En 2022, il y a eu 1,3 million de nouvelles infections au VIH dans le monde, soit une baisse notable par rapport au pic de 3,2 millions de 1995.

Au total, 39 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH – le virus qui cause le sida. Parmi elles, près de 21 millions se trouvent en Afrique orientale et australe et 6,5 millions en Asie et dans le Pacifique. 53% de toutes ces personnes séropositives sont des femmes et des filles.

L’an dernier, 86% des personnes vivant avec le VIH étaient informées de leur statut sérologique, ce qui est crucial pour aider à stopper la transmission, et 71% affichaient une charge virale assez faible pour correspondre à la définition de la suppression virale.

Mais le chiffre qui interpelle le plus, c’est que 76% seulement de ces 39 millions de séropositifs peuvent bénéficier d’un traitement, autrement dit 9,2 millions n’ont pas accès aux traitements vitaux, qui ont pourtant fait preuve de leur efficacité.

Selon le rapport d’Onusida, cela s’explique notamment par  » les lois et politiques néfastes à l’égard des personnes exposées au risque de VIH, notamment les professionnel (le) s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres et les personnes qui consomment des drogues. Ces lois et politiques hostiles mettent en danger les communautés qui veulent aider les malades ou prévenir l’infection. « 

Le coût annuel du traitement est passé de 25.000 dollars par personne en 1995 à moins de 70 dollars dans de nombreux pays aujourd’hui les plus touchés par le VIH. »

Selon l’agence onusienne, ce n’est pourtant qu’en soutenant ces communautés qui sont en première ligne que l’on pourra gagner la lutte contre la pandémie. Or, si 21 milliards de dollars étaient disponibles pour les programmes de lutte contre le VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire en 2022, on est bien en deçà des 29 milliards de dollars nécessaires d’ici 2025.

La bonne nouvelle, c’est que le coût annuel du traitement est passé de 25.000 dollars par personne en 1995 à moins de 70 dollars dans de nombreux pays aujourd’hui les plus touchés par le VIH.

Autre tendance relativement encourageante, le virus fait aujourd’hui moins de ravages. 630.000 personnes sont encore mortes de maladies liées au sida en 2022 mais c’est moins que les années précédentes. Depuis le début de la pandémie à la fin des années 1970, 85 millions de personnes ont été infectées par le VIH et 40 millions sont décédées.

La Rédaction