Fin du 38ème congrès du SARAF : 2 médecins anesthésistes-réanimateurs par million d’habitants en Guinée.
Pendant trois jours, plus de 500 congressistes venus de 20 pays d’Afrique francophone et d’Europe ont passé en revue, la pratique, les défis et perspectives liés à l’émergence de l’anesthésie et la réanimation sur le continent.
Dans son discours de clôture, Pr Joseph Donamou, président du comité d’organisation du congrès a exprimé toute sa satisfaction pour la réussite de cette rencontre de Conakry, avant de faire part de sa gratitude au gouvernement guinéen pour son appui inestimable afin de hisser plus haut l’étendard de la société guinéenne.
« Le 38ème congrès de la SARAF aura accueilli à Conakry pas moins de 550 participants venant de 20 pays d’Afrique francophone et a été un moment d’intenses échanges autour de plus de 55 conférences animées par d’éminents professeurs avec une part belle accordée aux communications orales évaluées par 170 présentations. Sans omettre la gestion des paramédicaux qui n’ont pas été en reste… Chacun a donc pu s’enrichir de la vision de l’autre. Et, cette approche de vision partagée mérite d’être encouragée. En acceptant de rehausser de leur présence à la cérémonie de clôture du présent congrès, monsieur le ministre de la santé et le représentant de la ministre de l’enseignement supérieur ont donné une preuve supplémentaire de leur engagement et surtout de celui du président de la République, le colonel Mamadi Doumbouya, à œuvrer aux côtés des sociétés scientifiques afin de hisser plus haut l’étendard de notre pays dans le domaine de la recherche et de l’innovation et du domaine de la santé qui est un domaine assez capital. Je renouvelle au nom de vous tous l’expression de mon infini gratitude et vous assure que la SARAF s’engagera à fond sur les pistes de réflexion qui se dégagent des travaux de ces journées passées ensemble », a dit Pr Joseph Donamou.
Pour sa part, Pr Oumar Kane, le président entrant de la société d’anesthésie-réanimation d’Afrique francophone (SARAF), s’est félicité du bon déroulement du congrès. Il attribue ce mérite au dévouement du président du comité local d’organisation du 38ème congrès de la SARAF à Conakry et toute son équipe.
« Ce rassemblement, qui a été le théâtre de partages intenses et de collaborations enrichissantes, reflète l’engagement collectif envers l’excellence dans l’anesthésie réanimation et la médecine d’urgence. Tout d’abord, je rends un vibrant hommage à nos maîtres qui ont œuvré pour la création et le développement de notre société que nous avons la lourde tâche de hisser et de maintenir dans le concert des grandes sociétés savantes. Les membres de la SARAF attribuent une mention spéciale au Pr Joseph DONAMOU, président du comité d’organisation locale de ce congrès et à son équipe. Son dévouement, son professionnalisme et son engagement inlassable ont été les piliers de réussite de cet événement exceptionnel. Au nom de tous les participants, des conférenciers, des chercheurs et des professionnels présents, je tiens à vous féliciter (vous et votre équipe) pour le travail accompli. Je tiens également à remercier chaleureusement tous les conférenciers, les participants, les sponsors et les organisateurs pour leur dévouement et leur engagement qui ont contribué à la réussite de cet événement. Vos efforts ont été essentiels pour faire de ce congrès un moment mémorable et riche en enseignements », s’est-il réjoui.
Le ministre de la santé et de l’hygiène publique, Dr Oumar Diouhé Bah, qui a présidé la clôture de cette rencontre scientifique et médical à Conakry, a remercié toutes les délégations présentes à ce 38ème congrès de la SARAF. Il s’est ensuite engagé à s’investir dans la formation des médecins anesthésiste-réanimateurs, afin de juguler très rapidement ce déficit de médecins spécialistes dans le pays.
« L’intérêt que vous avez porté au thème et la qualité de vos interventions ont été à la hauteur des attentes à tous les niveaux. Entre autres, cela a permis de toucher du doigt les nombreux défis qui attendent d’être relevés afin d’améliorer les services de Santé dans notre pays, notamment en ce qui concerne l’anesthésie-réanimation qui est une discipline dont le caractère indispensable n’est plus à démontrer. En effet, elle occupe 70% des services de santé, et c’est pour cette raison que la lumière doit être mise sur les difficultés qui minent ce secteur de la santé dans notre pays.
Sur un plan démographique, 200 médecins anesthésistes-réanimateurs sont disponibles par million d’habitants en France ; on en dénombre 30 au Maroc, contre seulement 2 par million d’habitants en Guinée. Des efforts restent donc à fournir. Et, à supposer que la Guinée se fixe comme premier objectif d’atteindre la barre de 10 médecins anesthésiste-réanimateurs par million d’habitants, il faudrait encore multiplier par 5 le nombre de praticiens disponibles. Il urge donc que nous nous investissions dans la formation tant des médecins anesthésiste-réanimateurs que des paramédicaux, tout en améliorant les conditions de travail, le plateau technique et bien entendu la sécurité des patients opérés et les traumatisés graves pour ne citer que ceux-là… En Guinée désormais, la sacralisation de la vie humaine est de rigueur. Toutes les infractions liées à l’exercice de la profession médicale et paramédicale seront désormais sévèrement punies », a rassuré le ministre de la santé.
La dernière journée de ce 38ème congrès a été mise à profit par les congressistes pour renouveler l’instance dirigeante de cette société savante. À l’issue de cette assemblée générale élective, c’est le sénégalais, Pr Oumar Kane, qui a été élu en remplacement du Pr Youssouf Coulibaly du Mali.
A rappelé que c’est la Tunisie qui abritera les travaux du 39èmecongrès de la SARAF le 9, 10, 11 et 12 octobre 2024.
Billy N CONDÉ