Mortalité maternelle : La réduction de la mortalité maternelle demeure un défi sanitaire mondial urgent.
Les complications liées à la grossesse ou l’accouchement ont fait 287 000 décès dans le monde en 2020. Un chiffre fourni ce jeudi 23 février 2023 par les organismes onusiens dans le rapport, intitulé : « Trends in maternal mortality » ou « évolution de la mortalité maternelle ».
Un revers pour les institutions qui pensent que les soins de santé primaires centrés sur la communauté peuvent répondre aux besoins des femmes, des enfants et des adolescentes et permettre un accès équitable aux services essentiels tels que les naissances assistées et les soins prénatals et postnatals, la vaccination des enfants, la nutrition et la planification familiale. Peut-on lire dans ce rapport.
« Pour des millions de familles, le miracle de l’accouchement est assombri par le drame que représentent les décès maternels. Aucune mère ne devrait avoir à craindre pour sa vie lors de son accouchement, en particulier dans un contexte où les connaissances et les outils pour traiter les complications courantes existent. L’équité dans les soins de santé donne à chaque mère, quelle qu’elle soit et où qu’elle vive, une chance égale d’accoucher sans risque et d’envisager un avenir sain avec sa famille », a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF.
Le rapport révèle également qu’environ, un tiers des femmes ne bénéficient pas d’au moins quatre contrôles prénatals sur les huit qui sont recommandés ou ne reçoivent pas les soins postnatals essentiels, tandis 270 millions de femmes n’ont pas accès à des méthodes modernes de planification familiale. Pour les organismes onusiens, il est essentiel que les femmes contrôlent leur santé reproductive, en particulier concernant les décisions d’avoir des enfants et à quel moment, pour faire en sorte qu’elles puissent planifier et espacer les grossesses et protéger leur santé.
« Il est inacceptable que tant de femmes continuent de mourir inutilement pendant la grossesse et l’accouchement. Il est inadmissible que plus de 280 000 décès soient enregistrés en seulement une année. Nous pouvons et devons faire mieux en investissant de toute urgence dans la planification familiale et en comblant la pénurie mondiale de 900 000 sages-femmes afin que chaque femme puisse obtenir les soins vitaux dont elle a besoin. Nous disposons des outils, des connaissances et des ressources nécessaires pour mettre fin aux décès maternels évitables ; ce dont nous avons besoin désormais, c’est d’une volonté politique », a déclaré la Directrice exécutive de l’UNFPA, la Dre. Natalia Kanem.
En manque de statistiques fiables pour mesurer l’incidence de la COVID-19 sur les décès maternels, le rapport évoque tout de même que la pandémie peut augmenter les risques pendant la grossesse. C’est pourquoi les organismes onusiens invitent les pays à prendre des mesures afin de s’assurer que les femmes enceintes et celles qui planifient une grossesse aient accès à des vaccins contre la COVID-19 et à des soins prénatals efficaces.
« La réduction de la mortalité maternelle demeure l’un des défis sanitaires mondiaux les plus urgents. Pour mettre fin aux décès maternels évitables et assurer l’accès universel à des soins de santé maternelle de qualité, il faut déployer des efforts nationaux et internationaux soutenus et prendre des engagements inébranlables, en particulier pour les populations les plus vulnérables. Il est de notre responsabilité collective de veiller à ce que chaque mère, partout, survive à l’accouchement, afin qu’elle et ses enfants puissent s’épanouir », a dit John Wilmoth, Directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales.
Il ressort en outre du rapport que le monde doit accélérer considérablement les progrès pour atteindre les cibles mondiales consistant à réduire les décès maternels, faute de quoi la vie de plus d’un million de femmes supplémentaires serait menacée d’ici 2030.
Moussa KEITA