Ebola : l’OMS intensifie les actions pour enrayer la propagation du virus en Ouganda.
Depuis la déclaration de l’épidémie à virus Ébola le 20 septembre dernier, l’Ouganda compte à présent, sept cas d’infection, dont un décès, par l’Ebolavirus Soudan – l’une des six espèces du genre Ebolavirus – ont été confirmés. Les 43 contacts identifiés et 10 personnes suspectées d’avoir attrapé le virus reçoivent un traitement à l’hôpital régional de référence de Mubende, le district où la maladie a été confirmée cette semaine. C’est la première fois depuis 2012 que l’Ouganda détecte un cas d’Ebolavirus Soudan.
Mubende, une localité située dans le centre de l’Ouganda, à environ deux heures de route de la capitale Kampala, est une zone minière importante dans la région. La ruée des populations venues des différentes parties de l’Ouganda, ainsi que d’autres pays dans les mines de Mubende augmente le risque d’une éventuelle propagation du virus.
Pour circonscrire la maladie, l’OMS a déployé ce jeudi 22 septembre, une équipe technique dans le district de Mubende pour soutenir la surveillance, la prévention et la lutte contre l’infection et la gestion des cas. L’Organisation contribue également à l’activation des structures de surveillance dans les districts voisins et réaffecte son personnel basé dans le pays pour renforcer la riposte. En outre, cinq experts internationaux seront déployés, et d’autres les rejoindront ultérieurement si nécessaire.
« Nous agissons rapidement et de manière décisive pour mettre un terme à cette épidémie. Nos experts sont déjà sur le terrain et travaillent avec les équipes expérimentées de lutte contre Ebola en Ouganda pour renforcer la surveillance, le diagnostic, le traitement et les mesures préventives », a déclaré le Dr Abdou Salam Gueye, Directeur régional pour les urgences sanitaires au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, avant d’ajouter « En Afrique, le renforcement de la préparation aux urgences sanitaires au niveau national s’avère de plus en plus indispensable pour faire face à des épidémies telles qu’Ebola. »
En raison des précédentes flambées épidémiques en Ouganda et de la menace d’importation de cas en provenance de la République démocratique du Congo voisine qui a lutté contre plusieurs épidémies, l’OMS et le Ministère de la santé ont collaboré pour de nombreuses activités de préparation. Le dernier exercice de ce type s’est tenu en août 2022, pendant lequel neuf cliniciens Ougandais ont été formés à la prise en charge des fièvres hémorragiques virales et travaillent désormais dans le cadre de la riposte.
L’OMS dispose déjà de six kits de lutte contre la fièvre hémorragique virale en Ouganda, et l’un d’entre eux a été livré à Mubende. Un kit contient suffisamment de médicaments essentiels pour maîtriser les symptômes tels que la fièvre et la déshydratation et permet de prodiguer des soins de soutien à 100 personnes. Bien qu’il n’existe aucun traitement spécifique contre l’espèce Soudan de l’Ebolavirus, l’identification des cas et le traitement précoces des symptômes augmentent considérablement les chances de survie.
Les données actuelles montrent que le vaccin ERVEBO, qui est très efficace contre l’Ebolavirus Zaïre, n’offre pas de protection croisée contre l’Ebolavirus Soudan.
Il existe au moins six vaccins candidats contre l’Ebolavirus Soudan, qui sont à différents stades de développement. Trois d’entre eux disposent de données de phase 1 (données sur la sécurité et l’immunogénicité chez l’homme) et les autres sont en phase d’évaluation préclinique.
L’organisation rappelle néanmoins que son équipe du plan directeur pour la recherche et le développement est en contact avec tous les développeurs de vaccins et coordonne un effort de collaboration impliquant des experts internationaux pour déterminer quel vaccin pourrait faire l’objet d’une évaluation supplémentaire au cours de cette épidémie (et si des doses répondant aux normes requises sont disponibles) si d’autres cas sont confirmés. Quant à l’évaluation du protocole appelé CORE, l’OMS annone discuter des prochaines étapes proposées avec les autorités ougandaises pour obtenir leur approbation.
Billy Nankouman CONDÉ