Une Agence africaine contre le trafic des médicaments.

La prolifération des faux médicaments en Afrique est une crise de santé publique qui ne peut plus être ignorée.

Au niveau mondial, le commerce de produits pharmaceutiques contrefaits représente jusqu’à 200 milliards de dollars US par an, l’Afrique étant l’une des régions les plus touchées, selon les estimations de l’industrie du médicament. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) déclare que 42% de tous les faux médicaments qui lui ont été signalés entre 2013 et 2017 provenaient d’Afrique.

Face au trafic parallèle et à la falsification des médicaments, les ministres de la Santé du continent et représentants pays de l’Organisation mondiale de la santé en Afrique, en marge de la soixante douzième session du comité régional de l’OMS pour l’Afrique  qui se tient à Lomé, ont débattu  à nouveau  la problématique de la lutte contre les faux médicaments ce mardi  23 août 2022 lors d’un panel. Après plusieurs heures de discussions sur le danger lié au phénomène, il a été décidé la concrétisation de la mise en place d’une Agence africaine de médicaments.

C’est une idée qui avait déjà été lancée par l’Union africaine en 2019, et c’est le Rwanda qui accueillera le siège de cette nouvelle institution.  « Il nous faudra un conseil, il nous faudra également des fonds », affirme Minata Samaté Cessouma, commissaire à la santé à l’Union africaine, chez nos confrères de rfi.

En plus des instruments de répression contre la fabrication et le trafic des faux médicaments dont dispose chaque pays,  la mise en place de cet organisme à l’échelle continentale, permettra de lutter plus efficacement contre une pratique qui endeuille des milliers de familles.

En Guinée, les autorités du pays et le syndicat des pharmaciens engagent déjà une lutte féroce contre la vente illicite des médicaments prohibés sur le marché. Sur plus de 200 conteneurs de faux médicaments saisis au port autonome de Conakry, une cinquantaine a été incinérée.

Selon l’OMS, 70% des médicaments en Afrique sont importés, ce qui favorise le trafic parallèle et la falsification de certains produits. Devenu un enjeu de santé publique, cela fragilise également l’économie de la santé dans les pays africains.

Mariam KANTE