Le procès des mises en cause du meurtre de M’Mah Sylla annoncé.

L’on se souviendra encore pendant longtemps de  M’Mah Sylla, cette jeune femme dont la mort  avait suscité une vague d’indignations tant en Guinée qu’en dehors du pays. D’abord  violée à plusieurs  reprises par des prétendus médecins dans une clinique non-agréée dans la banlieue de Conakry, elle a ensuite subi de la  part de ses bourreaux, des tentatives d’avortement de sa grossesse non désirée  en lui administrant des substances nuisibles. Transférée à l’hôpital Ignace Deen, puis évacuée en Tunis, mademoiselle Sylla en dépit de tous les soins appropriés qui lui seront  apportés, n’a finalement pas survécu aux sept opérations chirurgicales subies. Elle décède le 21 novembre 2021 à l’âge de  25 ans.

Quatre hommes sont mis en cause. Patrice Lamah, Daniel Lamah, Sebory Cissé et Célestin Millimono sont inculpés, placés tous sous mandat de dépôt à la maison centrale de Coronthie où ils attendent depuis le 21 avril 2022, l’ouverture de leur procès.

Ce vendredi 08 juillet 2022, le parquet de Mafanco a annoncé la clôture de la procédure en rendant public  l’ordonnance du magistrat instructeur.

« le parquet de Mafanco informe l’opinion nationale que l’information judiciaire ouverte le 14 octobre dans cette procédure a été clôturée par l’ordonnance de non-lieu partiel et de renvoi devant le tribunal criminel  numéro de 235/CAB/TPI3/2022 en date du 05 juillet 2022 rendue par monsieur le doyen des juges d’instruction », a annoncé Abdoulaye Israël Kpogomou, procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Mafanco.

Selon toujours Abdoulaye Israël Kpogomou,  suivant la présente ordonnance, le magistrat susnommé a décidé qu’il résulte de l’information de charges suffisantes contre :

1- Patrice Lamah et Celestin Millimono d’avoir à Conakry courant août 2021, en tout cas depuis temps non prescrit, commis un acte de pénétration sexuelle par violence, contrainte ou surprise sur la personne de mademoiselle M’Mah Sylla.

2- Patrice Lamah, Daniel Lamah et Celestin Millimono, d’avoir employé des moyens et substances destinés à provoquer l’expulsion prématurée du fœtus ou favoriser l’interruption artificielle de la grossesse.

3-Patrice Lamah, Daniel Lamah, Celestin Millimono et Sébory Cissé, d’avoir employé des moyens ou substances pour exposer mademoiselle M’Mah Sylla à un risque de mort ayant entrainé des mutilations et infirmités par le fait de violations graves et renouvelées, manifestement délibérées d’obligations particulières de prudence ou de sécurité imposées par la loi et exigées par la déontologie médicale.

La mort de mademoiselle  a créé une onde de choc au sein de l’opinion publique guinéenne. Amenant ainsi le parquet de Mafanco a mettre en branle l’appareil judiciaire.

Dans sa communication, le procureur Abdoulaye Israël Kpogomou, s’est indigné de la montée exponentielle du phénomène de viol dans le pays. Entre 2021 et 2022, il dénombre 76 cas de viol commis généralement contre les mineurs.

Billy Nankouman CONDÉ